C&H 130 version papier - Septembre 2019

Edito Osons le chemin de la découverte !
Carole KOHLER

Je vous convie à pénétrer dans l’univers de la nature qui nous entoure avec ce numéro de votre journal de liaison très botanique. Il débute avec cette magnifique photo de Marie Lise Wavre prise au bord du lac Léman qui nous invite à envisager une autre saison. Les feuilles des arbres passent par toute une palette de couleurs qui s’étale du jaune au rouge sans oublier l’orangé avant qu’elles ne tombent…. C’est très beau et en même temps, souvent, il y a comme un voile de tristesse sur cet automne qui arrive imperceptiblement, avec la diminution de la longueur du jour, la pluie et un ciel quelque peu tristounet.

Pourtant cette saison automnale est belle, les couleurs sont chatoyantes, presque « chaudes », et ces changements disent quelque chose de la capacité d’adaptation de l’arbre, de son histoire. Ce n’est pas une mort qui s’annonce mais un signe de renouveau des nouvelles saisons à venir…

Et déjà l’été est là, dans le jardin de Nathalie qui nous emmène contempler les fleurs « du Petit Prince » que sont les roses : «J’appris bien vite à mieux connaître cette fleur. Il y avait toujours eu, sur la planète du petit prince, des fleurs très simples, ornées d’un seul rang de pétales et qui ne tenaient point de place et qui ne dérangeaient personne. Elles apparaissaient un matin dans l’herbe et puis elles s’éteignaient le soir.

Mais celle-là avait germé un jour, d’une graine apportée d’on ne sait où, et le petit prince avait surveillé de très près cette brindille qui ne ressemblait pas aux autres brindilles. Ça pouvait être un genre de baobab. Mais l’arbuste cessa vite de croître et commença à se préparer une fleur. » (1)

Le petit prince, qui assistait à l’installation d’un bouton énorme, sentait bien qu’il en sortirait une apparition miraculeuse, mais la fleur n’en finissait pas de se préparer à être belle, à l’abri de sa chambre verte. Elle choisissait avec soin ses couleurs. Elle s’habillait lentement, elle ajustait un à un ses pétales. Elle ne voulait pas sortir toute fripée comme les coquelicots. Elle ne voulait apparaître que dans le plein rayonnement de sa beauté. Eh ! Oui. Elle était très coquette ! Sa toilette mystérieuse avait donc duré des jours et des jours. Et puis voici qu’un matin, justement à l’heure du lever du soleil, elle s’était montrée.

• Et elle, qui avait travaillé avec tant de précision dit en bâillant « Ah ! Je me réveille à peine… Je vous demande pardon… Je suis encore toute décoiffée… le petit prince, alors, ne put contenir son admiration : Que vous êtes belle ! »

Comme cette rose qui se prépare à éclore, le CA travaille à ce que le jardin de vos talents et compétences se prépare à fleurir pour constituer le bouquet partagé des JC 2020, vous en trouverez les premières pousses en pages 5 à 10.

La promenade continue au cœur d’un jardin pédagogique. Le CA a fait le choix de vous proposer un itinéraire d’analyse détaillé de deux partitions de François Dugenet « A Bâtons rompus » et « Souvenirs ». Laissons-nous surprendre par les arbres et fleurs qui les composent, leurs couleurs et senteurs.

Je formule le souhait que les jardiniers et promeneurs que nous sommes savourent cette balade originale et que, comme le petit prince nous puissions dire « Je commence à comprendre, il y a une fleur, je crois qu’elle m’a apprivoisée »(2)

•      1. Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince – Editions Gallimard 1946, chapitre VIII, pages 30-31 
•      2. Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince –Editions Gallimard 1946, chapitre XXI, page 68