2 ECRITURES POUR UNE MEME MUSIQUE - COMMENTAIRES - C&H 125

2 écritures pour une même musique…

 commentaires

A-M Dey Chanelet et E. Bouquin - C&H 125

Suite à la première pierre posée officiellement lors de l’annonce du coup d’envoi du groupe thématique PARTITIONS (C&H de mars 2018 - n° 124), celui-ci s’étoffe…
Nous en reparlerons prochainement.
Ce groupe de travail a pour mission première d’être au service des citharistes.
Chantier conséquent qui a notamment pour objectifs d’informer pour mieux décoder les différentes manières d’écrire une partition, d’expliquer les différences, de saisir « l’histoire » liée à des choix de codage. L’esprit de construction dans lequel nous
souhaitons travailler devrait contribuer à faire avancer l’écriture pour la cithare, car toute écriture suit un processus d’évolution. S’ajoutent les logiciels informatiques qui permettent l’avancée de la réflexion pour utiliser au maximum les signes adoptés par
les musiciens. Et sans oublier le plus précieux de ce qui nous est propre, la logique de notre cerveau.

Des signes et des différences

Pour quelle cithare ?
Les partitions présentées par Maguy sont écrites pour psaltérion 12/7.
Les psaltérions 12/4 peuvent la jouer et ne doivent pas tenir compte des indications concernant les contrebasses.
Pour les cithares 7/7, l’accord de SI bémol est omis.

Les accords utilisés ?
Partant du présupposé que tous les accords sont systématiquement mis en majeur après chaque pièce, l’indication des accords mineurs uniquement pourrait être suffisante. 

N’en demeure pas moins que, se préoccupant uniquement des accords à moduler, les citharistes peuvent être surpris de la place des accords à jouer sur la partition, surtout si ce ne sont pas des accords « voisins ». La surprise sera d’autant plus grande, si ce même accord minorisé précédemment, a été oublié d’être remis en majeur. Par conséquent, la mise en évidence de tous les accords utilisés dans la pièce (majeurs et mineurs) permet d’avoir une vision d’ensemble de l’harmonie de la pièce et de bien vérifier ses accords avant de jouer. En outre, la présentation horizontale de tous les accords, qui plus est dans la même disposition que sur l’instrument, rejoint le sens logique de la lecture (de gauche à droite).

Les signes d’arpègement des accords
L’explication de Maguy sur le signe de mordant (zigzag horizontal) pour indiquer l’arpègement des accords démontre les limites de l’informatique et la raison de la persistance de ce signe sur ses partitions. Avec la portée rythmique, il est intéressant de constater qu’il existe deux signes orientés vertical ou horizontal pour indiquer la vitesse de l’arpège souhaitée par le compositeur (libre-rapide ou libre-lent). 

Psaltérion 12/7 :

Les accords avec ou sans contrebasse : DO, DO dièse et RÉ

Nos différentes cithares n’ont pas toutes les mêmes cordes :

• Les psaltérions 12/7 ont une corde supplémentaire, la contrebasse, au début des accords de DO, DO dièse et RÉ.
• Les psaltérions 12/4 n’ont pas de contrebasse.
• Les cithares 7/7 ont une contrebasse au début de l’accord de MI.
• Les autres cithares n’ont pas de contrebasse (6/7, 6/4, etc.). C’est pour cette raison que le consensus a été
• D’ajouter un signe (apostrophe) lorsque nous jouons la contrebasse ou de l’indiquer par le chiffre 0.
• De ne pas mettre de signe lorsque nous jouons depuis la basse ou de l’indiquer par le chiffre 1.

Selon les observations de Catherine Weidemann dans sa publication de Greensleeves, notre cerveau est considérablement ralenti lorsqu’une corde dénommée par un zéro est en fait la première corde, ou dénommée par un 1 et en fait la deuxième corde. Ses observations remettent en cause cette numérotation. Nous y reviendrons dans un prochain article.

Les accords fragmentés
L’accord avec le triangle noir nécessite obligatoirement une explication : toutes les cordes, exceptées la basse (corde 1) et éventuellement la contrebasse (corde 0), sont jouées, c’est-à-dire les cordes 2 à 7.

A noter qu’il sera intéressant pour notre groupe de travail de comprendre le contexte historique de ce signe du triangle.

Avec la portée rythmique et la mention 2-7 au-dessus de la désignation de l’accord, l’explication fait partie intégrante de l’écriture.

Étouffement des accords
A notre connaissance, aucun document de théorie musicale ne mentionne un signe d’étouffement commun à tous les instruments. Sujet très complexe, car certes des signes existent, mais varient selon les instruments.

Pour Maguy, la parenthèse placée à gauche d’un accord est le symbole qu’elle a choisi à titre didactique. Il invite à étouffer l’accord précédent.

Sur la portée rythmique, le choix s’est reporté sur le signe étoile, codage adopté le plus souvent par les musiciens.