Beaux moments de
communion en EHPAD
Nathalie Millecamps - C&H 132
Depuis le mois d'octobre 2019, en lien avec les animatrices, je joue du psaltérion dans le Service de vie protégée de l'hôpital voisin.
Cette expérience est me semble-t-il féconde et donne lieu à de beaux échanges à travers ce que Christian Bobin appelle la présence pure.
Les personnes accueillies dans ce service n'ont en majorité plus l'usage des mots ou une grande difficulté à énoncer une phrase cohérente.
L'altération de leurs facultés cognitives les retranche dans un monde où il n'est pas toujours facile de les rejoindre.
La douce musique de la cithare, nous l'avons constaté, leur fait du bien.
La séance d'une heure se déroule selon un schéma que nous avons défini avec Fanny et Marie qui animent l'EHPAD et ce service de personnes fragilisées.
On installe le psaltérion dans une pièce contiguë à la pièce centrale où se tiennent nombre de patients pendant le journée et je commence à égrener quelques notes, porte ouverte, pendant que Fanny et Marie accompagnent les résidents qui le souhaitent autour de l'instrument, qui installé dans un canapé, qui dans un fauteuil.
Je commence toujours par Douceur du Coeur et termine par Clair de lune sur les vagues, pièces composées par Catherine Weidemann.
C'est notre porte d'entrée et de sortie commune.
Entre temps, il y a le Salve Regina qui réveille chez certains des émotions (j'ai vu une dame se lever, joindre les mains et fermer les yeux dans un attitude priante) ; souvent je joue aussi Per Marta d'Elide Siviero dont le rythme plaît et, en alternance, des pièces d'autres compositeurs.