DEBAT RELATIF AUX CODES D'ECRITURE - C&H 128
Posté le 05/01/2025
Le débat relatif
aux codes d’écriture pour cithares
Propositions du CA - C&H 128
En préambule, le CA remercie chaleureusement le groupe Partitions pour sa remarquable contribution apportant un éclairage historique sur certains aspects de nos codes d’écriture. Il souhaite y répondre sans délai pour proposer des pistes de réflexions et une démarche orientée vers l’avenir.
Un postulat clairement réaffirmé : La liberté fondamentale des éditeurs.
Tout d’abord, en tant qu’association, nous ne pouvons que proposer des recommandations concernant les codes d’écritures pour cithares. Chaque éditeur demeure libre de les suivre ou pas. Cette liberté est incontournable.
La recommandation du Père Godard en 2001 reste toujours valable aujourd’hui : « un maximum d’indications musicales, et le reste, systématiquement expliqué en note de bas de page ou fin de recueil. »
Des orientations fondamentales ouvertes sur l’avenir : Valoriser un patrimoine, diffuser la cithare.
Les orientations du CA ont été posées et diffusées, dont celle de valoriser le patrimoine de partitions pour cithares.
Aussi, ce débat des codes d’écriture s’inscrit dans cette dynamique. L’adoption d’un certain consensus constitue une étape fondamentale, socle de ce processus de valorisation.
De plus, si nous souhaitons aussi diffuser la cithare autour de nous, nous avons aussi besoin de partitions qui présentent une certaine unité d’écriture pour que les amateurs n’aient pas à surmonter des obstacles de lecture dus à un manque de cohésion entre les codes.
Enfin, si nous souhaitons intéresser des compositeurs à notre instrument, nous devons disposer de recommandations qui soient claires et crédibles dans le milieu professionnel.
Le débat relatif aux codes est à prendre en mains sans attendre car l’enjeu est de taille !
Une préoccupation partagée : Ouvrons ensemble le débat
En tant qu’association, nous souhaitons que le débat des codes d’écriture ne soit pas uniquement ouvert avec des compositeurs, mais avec nous tous, adhérents-citharistes qui utilisons du matériel édité. Nous devons également l’envisager sans le réduire trop rapidement à une éventuelle divergence entre deux personnes, à savoir Maguy Gérentet et Catherine Weidemann. Chacune propose des éléments d’explications qui ne sont pas obligatoirement contradictoires, mais souvent complémentaires. Nous devons donc être capables de les entendre pour avancer vers le futur.
Bien conscient que ce débat ne peut aboutir à des recommandations en 5 minutes, nous avons besoin de temps pour réfléchir ensemble.
Aussi, le CA propose au groupe thématique « partitions » de prendre chaque élément de code séparément (par exemple le pictogramme des points et bâtonnets ou celui du triangle) et de l’expliquer dans le détail dans une perspective historique et évolutive jusqu’à aujourd’hui. Comprendre le passé permet d’envisager le futur.
Ce texte explicatif produit par le groupe « partitions », éventuellement complété par des professionnels sollicités par le CA, constituera d’une part un fonds documentaire pour garder une mémoire des codes utilisés, afin que toutes les éditions de partitions restent toujours compréhensibles.
D’autre part, il sera une base de connaissances explicites afin de décider ensemble de recommandations spécifiques pour l’édition de partitions aujourd’hui, prenant en compte l’évolution de notre technique et des partitions proposées.
Une démarche de dialogue et de co-construction à engager et à renforcer : Ecouter et analyser l’avis de chacun, comprendre…
Chaque adhérent, s’il le souhaite, pourra participer à un vote consultatif (par internet) sur chaque élément de codage précis.
Pour l’aider dans sa réflexion, il lui sera fourni le texte d’explications élaboré par le groupe « partitions », ainsi que les avis formulés par les professionnels qui le souhaite, et les éléments de recommandations pour lesquels l’adhérent pourra faire un choix.
Ce vote aura uniquement un poids de recommandations auprès des éditeurs.
Cette procédure de démocratie directe est bien connue de nos amis suisses (la votation) et nous vous proposons de l’expérimenter progressivement à l’échelle de notre petite association, à savoir une consultation environ par semestre, au départ sur les éléments de codage les plus évidents.
Pour les éléments de codage plus complexes, des supports explicatifs seront élaborés de la même manière. Ils serviront de base pour des tables rondes qui seront organisées lors des Journées de la Cithare en 2020 à En Calcat.
Certes, prendre part à ces débats demande à chacun d’entre nous de chercher à comprendre.
Parfois, des textes plus pointus pourront nous dépasser, mais il nous faut cependant saisir que c’est notre avenir de citharistes et psaltéristes qui est ici en jeu.
C’est nous qui sommes les premiers bénéficiaires de partitions avec des codes compréhensibles à notre niveau amateur !
Le vocabulaire évolue, en témoigne les nouvelles versions de nos dictionnaires ! Ce n’est pas pour cela que nous jetons nos anciens ouvrages ou livres anciens.
Inscrivons-nous dans cette transformation graduelle, somme toute assez lente.
Une richesse : la diversité de lutherie de nos cithares
Richesse, mais aussi un casse-tête pour les partitions…
Suite à la naissance du psaltérion 12/7, qui a ouvert de nombreuses possibilités musicales, l’objectif de cette époque a été de trouver un code d’écriture permettant le passage entre les différentes cithares.
Avec un répertoire utilisant l’accord arpégé, nous avons certes des partitions qui permettent de passer d’un instrument à un autre sans aucun problème, mais force est de constater que l’écriture des partitions a considérablement évolué depuis 40 ans.
En lien avec ce développement de la lutherie, bon nombre de compositeurs ont écrit pour un instrument précis, et les pièces pour kinnor ne s’adaptent pas si facilement pour d’autres cithares. De même celles pour psaltérion 12/4 ou 12/7.
Selon l’écriture des compositeurs, des adaptations plus ou moins importantes sont indispensables pour passer d’une cithare à une autre.
Certains éléments de notre code intègrent toutes nos cithares à accords. Mais pour d’autres éléments, est-ce que nous n’arrivons pas maintenant aux limites de l’intégration et à l’accueil des spécificités de nos cithares ?
L’objectif même d’un code intégrant toutes les cithares ne doit-il pas être analysé plus finement, voire même être remis en question pour certains de ses aspects ?
Au-delà du débat précis de la codification des contrebasses, le débat relatif aux codes d’écriture de nos partitions doit s’intégrer dans une évolution bien plus large qui intègre les avancées de notre technique et les pièces qui s’écrivent aujourd’hui. C’est ensemble que nous pouvons construire l’avenir.
Une réalité déjà présente : la cohabitation des différents codes
Cette réalité de la cohabitation est déjà prégnante. Elle n’est pas un futur possible, mais un présent quotidien pour nous tous.
Pouvoir disposer d’explications historiques et évolutives nous permettra de mieux comprendre les différences et les prises de positions. Certes, une unification des codes pourrait demander un travail considérable pour certains éditeurs, s’ils souhaitent modifier leurs publications. Dans le cadre du projet de valorisation du patrimoine, le CA envisage de proposer une aide pour faciliter ce travail lors de rééditions.
Conclusion
Le CA espère avoir sensibilisé tous les adhérents de l’importance de ce débat. Il serait aussi souhaitable que les citharistes les plus chevronnés d’entre nous participent à la réflexion du groupe thématique partitions. Ce groupe est ouvert et vous attend.