La valiha, cithare de Madagascar
Jean Hurter - C&H 146
Des hauts plateaux dominés par les ethnies d’origine asiatique aux côtes occidentales où les populations de souche africaine sont majoritaires, la valiha (prononcer vali) est, au même titre que la langue malgache, l’élément unificateur de l’île. Cylindre de bambou d’environ un mètre de long sur lequel sont tendues des cordes de métal, la valiha siège au cœur de la civilisation malgache.
Sa structure fragile et sa sonorité portent l’écho d’une aventure humaine qui remonte aux premiers peuplements de l’île. Par sa ressemblance avec le rhatong indonésien, on suppose qu’elle dériva sur les voiliers d’immigrants en provenance des côtes du lointain archipel, voici environ deux mille ans.
Premier instrument à entrer à la cour des rois Merina au XVIe siècle, elle se rendra indispensable lors des cérémonies religieuses fondées sur le culte des morts et les séances de guérison par spiritisme. Son nom viendrait du mot “valahara” qui signifie à la fois l’enceinte et le créateur, et elle est aussi
appelée « l’instrument de la vérité. »