TEMOIGNAGES 1 - C&H 118
Posté le 29/06/2023
Effets bienfaisants de la cithare
Refonte par la rédaction de la
présentation
"Cithare et musicothérapie"
& Autres témoignages - C&H 118
La rédaction :
Aux Journées de la Cithare de septembre 2015, une présentation pour un groupe thématique avait pour titre « Cithare et musicothérapie ». Autant la présentatrice Patricia Wackenheim que les discussions qui ont suivi ont mentionné l'inadéquation du titre: des citharistes-amateurs sans formation thérapeutique ne peuvent prétendre à de la « musicothérapie », même si le jeu de l'instrument produit des effets « bienfaisants » ou « positifs » sur les auditeurs.
Le comité de rédaction aimerait aujourd'hui souligner ces expériences pour stimuler d'autres initiatives dans différents milieux et « populations » : auprès d'enfants porteurs de handicap, auprès de personnes âgées vivant en maison de retraite ou en EHPAD, auprès de personnes en fin de vie en unité de soins palliatifs, auprès de personnes hospitalisées en hôpital psychiatrique, au sein des aumôneries d'hôpital ou de prison, etc.
La majorité d'entre nous connaissent concrètement les effets bienfaisants de la cithare. Forts de ces expériences, il s'agit d'encourager à sortir de chez soi et d'aller vers ces personnes qui seront heureuses de ces moments « bienfaisants » ou « harmonisants » apportés par les sons de nos cithares.
Parmi les 247 adhérents actuels, combien sommes-nous à offrir des tels moments de manière régulière ?
Souhaitez-vous aussi encourager une telle pratique dans notre association ?
Souhaitez-vous partager vos expériences avec d'autres citharistes ?
Écrivez-nous et nous vous mettrons en contact les uns avec les autres selon les lieux où vous intervenez.
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Témoignage de Bernadette aux Journées de la Cithare 2015
Depuis plusieurs années en tant que visiteur membre d'une équipe d’aumônerie d’hôpital, j'avais le désir d'utiliser notre instrument pour le bien-être des personnes hospitalisées, principalement celles qui sont en soins palliatifs.
Dans ce cadre, mon amie Maïté lors de ses derniers jours et consciente jusqu'à la fin, exprimait explicitement sa demande et
sa joie que je joue pour elle de la cithare.
Cette nouvelle expérience m'a fait prendre la mesure de quelques difficultés techniques et expérimenter dans le même temps une grande plénitude dans la relation.
Cependant grâce et à travers l'enseignement et expériences liées aux stages avec Catherine W., j'ai aussi trouvé quelques outils précieux (jeu en pentatonique, apprentissage de l'impro, régularité et travail de fond technique) pour inventer des solutions et construire au fil du temps une manière d’être et de faire de plus en plus adaptée à cette situation particulière, tant au plan technique qu'aux plans psycho-affectif et spirituel.
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Témoignages rapportés par Patricia aux Journées de la Cithare 2015
Durant mon expérience d'accompagnatrice bénévole en unité de soins palliatifs, j'ai apporté quelques fois ma cithare. Une patiente est rentrée dans l'émerveillement, elle a été touchée au point qu'à partir de ce moment, et au fil de nos rencontres, elle est rentrée dans une profondeur de partage, alors qu'auparavant, elle parlait comme pour meubler un vide intérieur.
Une autre personne, habitée par la tristesse souhaitait rester seule. Elle a manifesté du plaisir à entendre l'instrument. Ensuite, elle s'est ouverte au partage et a pu aborder la cause de sa tristesse.
J'ai joué deux fois dans une CLIS 1) accueillant des enfants déficients auditifs.
Un enfant était sourd. Je l'ai laissé mettre ses mains sur l'instrument pendant que je jouais. Capter les vibrations était pour lui une source d'émerveillement. Et pour l'ensemble des enfants qui montrent beaucoup de difficulté à rester en place et
dans le calme, l'instrument les apaisait. Un enfant, en écoutant "le matin des papillons" de Catherine Weidemann, a partagé qu'il s'imaginait dans la galaxie.
Un enfant autiste entendant pour la première fois la cithare, est venu à côté de moi pour jouer avec les cordes. Pour apaiser ce qu'il faisait, je jouais des notes de temps à autres et cela a en effet modifié son jeu, créant par là même, un dialogue entre nous. Il s'est produit quelque chose que j'aimerais approfondir et développer. J'ai ensuite interprété un morceau qui l'a agité. Cela semblait soulever chez lui une émotion dont il voulait se protéger.
Note de bas de page
1) "CLIS" : Classes pour l'Inclusion Scolaire
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Témoignage de Sœur Jeanne, Fille de la Croix à La PUYE dans la Vienne
Cithare et maladie Alzheimer dans une EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Chaque mois, et à l’occasion de certaines fêtes, un petit groupe de sœurs de la Communauté des Filles de la Croix se retrouve à la structure « Unité de Vie » dans le secteur des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, pour une petite animation (Cithare, chants,…). Je joue des morceaux de cithare qui vont apporter aux dires du personnel soignant apaisement, calme et joie, un véritable baume bienfaisant pour la soirée qui suit.
Après ce moment musical et convivial, nous partageons un petit goûter.

Ce moment d’échange m’apporte beaucoup sur le plan personnel.
Je suis heureuse de leur offrir ce temps de paix.
J’encourage vivement tous les citharistes à aller sans peur à la rencontre de toutes ces personnes qui sont en attente.

Tambourins et Cithares, témoignage de Bernadette Espinasse
J’ai souvent fait chanter ma cithare, en tant que bénévole à l’aumônerie de l’hôpital psychiatrique, proche de notre domicile,
pendant les célébrations hebdomadaires à la chapelle.
Les patients sont très sensibles à la beauté des notes, des accords et des silences que nous procurent « la cithare et tous les instruments ».
Quand la cithare chante la dernière note, le silence nous envahit, envahit la chapelle et tous les assistants !
Je crois très intimement que nous avons un instrument qui sait dire « Dieu », qui sait parler aux plus petits, à ceux qui souffrent dans leur corps et leur cœur.
« La note est issue du Silence qui l’a engendrée ».
Je me souviens d’enfants du caté « habitant un quartier pauvre et difficile ».
Ils sont là, assis autour de moi, tout près de ma cithare et ils écoutent sa voix, sa musique. Ils sont là éblouis par les notes claires qui leur parlent à chacun d’eux en particulier.
Quelques jours plus tard un des enfants m’a dit : «c’est beau la musique que tu fais avec le machin qui a des ficelles » !!! C’est sans doute le merci qui m’a le plus touchée.
J’ai été très émue par l’aumônier des petites sœurs des pauvres comparant le chant de la cithare à la musique des Anges.
Pourtant je ne suis pas une grande cithariste, mais il faut y croire et laisser « Tambourins et Cithares chanter Alléluia ! »
Témoignage de Francine Perruquon
Visiteuse de l’aumônerie de l’hôpital de Libourne, je suis en mission dans une EHPAD (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes) dans le pavillon des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Nous célébrons avec notre prêtre aumônier une messe par mois. Pour les fêtes religieuses, je joue de la cithare. Tous les résidents sont en admiration devant mon instrument que je garde sous haute surveillance. Certains très émus par sa sonorité laissent couler des larmes de joie. La musique douce les apaise vraiment. Une fois un monsieur me dit de tout son cœur : « revenez-vite !! » Ces personnes sont très attachantes.
A la chapelle de l’hôpital, durant la messe du samedi, j’accompagne la liturgie et de temps en temps des veillées de prières.
Ces délicates mélodies sont bien appréciées des paroissiens et des prêtres.
Je suis très heureuse dans ces moments-là.

Francine Perruquon,
cithariste du groupe d’Echourgnac (Dordogne)